Lundi 28 Janvier 2013, nous avons rencontré l’auteur Maylis de Kerangal dans le cadre du projet d’écriture AIR. Nous lui avons posé des questions sur son métier, ses livres et son parcours :
Nicolas : Quels sont les différents registres de langues importants utilisés dans vos livres ?
Maylis de Kerangal : La chose importante lors de l’écriture d’un livre est de se caler sur une même fréquence et de ne plus en bouger. Ce qui est jouissif dans l’écriture ce sont les effets de matières de langue, l’utilisation des maniérismes ou alors, l’emploi de mots grossiers, vulgaires. Cela induit de l’oralité, cela choque ou étonne. C’est l’idée que dans la langue, il y a plein de possibilités.
Emilie : Quel est le livre que vous avez préféré écrire ?
Maylis de Kerangal : Le livre que j’ai préféré écrire… « Tangente vers l’Est« , j’étais très fébrile lors de sa rédaction. Mais écrire c’est une espèce de traversée, un paradoxe, une aptitude à connecter les choses, mais c’est si fragile qu’en une heure tout peut se pulvériser.
Guillaume : Est-ce que vous vous identifiez à vos personnages ?
Maylis de Kerangal : Il y a des auteurs qui s’identifient dans un personnage, moi, je suis dans tous mes personnages. Pendant l’écriture de « Corniche Kennedy », j’ai forcément eu des flashs de mon adolescence mais, pour moi, le plus important c’était le lieu : l’idée du rivage. Cela vient de mon enfance et adolescence que j’ai passées au Havre. « Tangente vers l’Est », je l’ai écrit sous la contrainte : c’était destiné à la radio France Culture et devait consister en cinq épisodes d’un feuilleton radiophonique d’une demi-heure. Le choix de l’oralité, d’un récit linéaire et le découpage étaient dictés par cette commande.
Cette rencontre a été très enrichissante pour nous. Nous avons appris ce qu’était le métier d’auteur avec ses avantages et ses inconvénients. Maylis de Kerangal a été très à l’écoute et a répondu à toutes nos questions, et nous la remercions donc beaucoup !
Groupe molybdates de plomb : Nicolas, Emilie, Guillaume, Dihia