De Gaulle (1890-1970)

De Gaulle : histoire d’un géant, de Jean-­Pierre Cottet (Fr., 2020, 120 min)

Ce documentaire est diffusé sur France2 à 21 h 05 ce mardi 10 novembre à l’occasion du 50ème anniversaire de la mort du Général de Gaulle le 9 novembre 1970.

Ou en replay sur https://www.france.tv/documentaires/histoire/2049021-de-gaulle-histoire-d-un-geant.html jusqu’au 10 décembre 2020.

Quoi de neuf ? De Gaulle ! Le cinquantième anniversaire de sa mort est l’occasion, pour de nombreuses chaînes, de programmer des documentaires de qualité variable sur la vie et l’œuvre du grand Charles. Du côté de France 2, on ne lésine pas sur les moyens avec un film de deux heures retraçant en détail la vie et l’œuvre de Charles de Gaulle (1890­1970).

Si son déroulé chronologique, entrecoupé de scènes reconstituées, n’a rien de révolutionnaire, la richesse des archives filmées et souvent colorisées, la qualité de l’écriture (Eric Roussel, Patrice Duhamel et Jean­Pierre Cottet, avec la participation d’Yves de Gaulle) et la voix de Denis Podalydès, permettent d’assister à une agréable leçon d’histoire. Certaines aventures parfois oubliées permettent de mieux cerner la personnalité complexe de celui qui, né à Lille, a été élevé par deux parents lettrés dans le culte du patriotisme : « Mon père m’a fait comprendre l’histoire et ses tumultes », résumera­t­il dans l’un de ses nombreux ouvrages. Sauver la France ? Il y pense dès l’âge de 15 ans, avant d’entrer à Saint Cyr quatre ans plus tard. Le jeune Charles de Gaulle embrasse la carrière des armes. En poste au 33e régiment d’infanterie basé à Arras, il y fera la connaissance de Philippe Pétain, son chef, avec lequel se nouent des liens de complicité. Blessé à trois reprises durant la Grande Guerre, fait prisonnier, l’ambitieux officier a besoin d’action. Le voilà instructeur de l’armée polonaise entre 1919 et 1921. On le retrouvera en mission au Liban entre 1929 et 1932. Entre­temps, Charles épouse Yvonne Vendroux. Le couple vivra une épreuve douloureuse avec la maladie d’Anne, benjamine des trois enfants. Plus que les faits d’armes, coups de gueule, succès et échecs politiques qui défilent au long des deux heures, l’intérêt du documentaire tient beaucoup aux pas de côté. Comme celui de ses goûts littéraires et musicaux : « On s’imagine que je n’écoute que de la musique militaire alors que j’aime la musique fluide de Debussy ! » En rappelant aussi ses relations conflictuelles avec Churchill, sa méfiance envers la puissance américaine, ses discours enflammés à Montréal, Mexico ou Phnom Penh, ce documentaire de facture un peu trop classique permet de donner chair et sentiments à un destin hors norme.

Alain Constant, Le Monde, Mardi 10 novembre 2020.

 

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