Lundi 7avril la classe de 3°2 a reçu Jean-Baptiste Morain, journaliste critique de cinéma pour l’hebdomadaire les Inrockuptibles.
Lors de cet échange, le journaliste a pu répondre à de nombreuses questions sur son métier, son parcours et bien entendu sur le cinéma !
Cette rencontre s’est effectuée dans le cadre de la semaine du cinéma italien organisée par Rodolphe Girard, responsable du cinéma d’Ecully.
Au cours de ce festival la classe a pu découvrir Terraferma de Crialese.
Véronique Touati, journaliste au Progrès, a assisté à cette rencontre et restitue les questions des élèves et réponses du journaliste en ces termes :
« Le collège Laurent Mourguet reçoit Jean-Baptiste Morain, critique cinéma aux Inrockuptibles.
Comment devient-on critique de cinéma ?
« Il faut avoir la passion du cinéma, mais pas forcément avoir une formation de journaliste. Personnellement, je suis devenu critique de cinéma par hasard après une prépa littéraire, des études d’anglais, une fac de ciné où j’ai passé une licence, une maîtrise et un DEA. Après avoir travaillé dans l’achat et la vente d’images, puis le multimédia, on m’a proposé un jour d’écrire pour les Inrocks. Moi, je ne pensais pas que cela pouvait devenir un métier et j’étais étonné qu’on me paie pour ça ! »
En quoi le métier consiste-t-il ?
« Je vois plusieurs centaines de films par mois, à tel point que parfois j’oublie et je ne m’en souviens qu’en revoyant la bande-annonce. En fait, il faut aimer le cinéma et aimer écrire. Un mois ou deux avant la sortie en salle, on a une projection dans des salles privées. Ensuite, on en parle entre nous, on cherche à comprendre… Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce que c’est que ce film ? Et on écrit le papier. »
Rencontrez-vous des acteurs, des réalisateurs ?
« Oui, on fait des entretiens avec des acteurs et des réalisateurs par le biais des attachés de presse qui aimeraient qu’on dise toujours du bien des films qui sortent ! La critique a de l’importance parce qu’elle a une influence sur les choix des spectateurs. »
Quelles rencontres ont été marquantes pour vous ?
« Francis Ford Coppola ! J’ai interviewé aussi Woody Allen, mais c’est un petit monsieur pas très impressionnant. Un grand moment : Depardieu chez lui tout un après-midi ! C’était un peu sportif ! Mais les acteurs et les actrices ont un peu tendance à se réfugier derrière des termes convenus. Ils se protègent… »
Allez-vous sur les tournages ?
« Oui, pas souvent, ce n’est pas forcément intéressant. Réaliser un film, c’est fatigant ; un tournage, c’est une « armée en marche », pas un lieu où on s’amuse toute la journée. Et puis, moi, ce qui m’intéresse en tant que critique, c’est le produit fini. »
Et le festival de Cannes ?
« C’est LE festival de l’année ! D’année en année, on peut le vérifier. Pendant quinze jours, on va voir les films les plus importants de l’année. J’essaie maintenant de me limiter à trois films par jours. On rencontre aussi plein de gens qui ne viennent pas en France en dehors du festival. C’est un grand événement, même s’il y a d’autres festivals, à Venise et à Berlin, par exemple. »